Prélèvement des spores de moisissures totales dans l’air.
En ce qui concerne l’évaluation des particules fongiques aéroportées, aucune valeur limite d’exposition n’a été établie pour les moisissures. Néanmoins une recommandation recueillant un large consensus (Santé Canada, l’IRSST, L’INSPQ et plusieurs organisations américaines) a été émise soit qu’il faut comparer les concentrations et les types de moisissure échantillonnés à l’intérieur, aux moisissures prélevées à l’extérieur. En général et sauf exception (par temps froid), la charge fongique totale à l’intérieur ne devrait pas excéder celle de l’extérieur et l’identité des particules retrouvées dans l’air devrait être similaire, à l’intérieur comme à l’extérieur.
Selon l’ACGIH (American Conference Of Governmental Industrial Hygienists), les concentrations et les espèces présentes dans l’air intérieur doivent être comparées avec celles retrouvées dans l’air extérieur (ou dans un échantillon dit "témoin") afin de déterminer s’il y a une source de contamination à l’intérieur d’un bâtiment. S’il y a présence d’une source de prolifération à l’intérieur au moment de l’étude, les concentrations de micro-organismes seront plus élevées et les espèces retrouvées pourraient être différentes de celles retrouvées à l’extérieur. La présence confirmée et exclusive d’espèces pathogènes dans l’air intérieur est considérée comme inacceptable. Selon Santé Canada, le milieu intérieur peut présenter des possibilités de maladies causées par une exposition aux agents biologiques. Ces derniers peuvent comprendre les micro-organismes provenant des personnes, des animaux ou des insectes à l’intérieur d’un lieu ou encore de proliférations sur les surfaces ou dans l’eau stagnante. La poussière provenant de l’extérieur et de l’intérieur des milieux intérieurs comprend du pollen, des spores, des cellules, des débris de cellules et des insectes. De telles matières en suspension dans l’air peuvent causer des maladies infectieuses et des allergies chez les personnes vulnérables occupant ces milieux.
Les contaminants de nature fongiques.
Moisissures, Spores de moisissures, Champignons et Levures.
Le règne des champignons est constitué d’organismes diversifiés, incluant des formes macroscopiques, les macromycètes (visibles à l’œil nu, comme ceux qui sont comestibles par exemple), ainsi que des structures microscopiques, les micromycètes (invisibles à l’œil nu). Les moisissures deviennent visibles à l’œil nu lorsqu’elles s’enchevêtrent ensemble pour former des colonies. L’apparence des colonies peut être très diversifiée. Elles peuvent avoir un aspect cotonneux, granuleux ou de velours, et se présenter sous plusieurs couleurs comme le blanc, le noir, le vert, etc. Les moisissures sont omniprésentes dans l’environnement (air, eau, sol) et participent au recyclage de la matière organique en dégradant des composés comme le bois, les tissus, les feuilles d’arbres, etc. Toutes particules fongiques sont susceptibles de causer divers effets nocifs sur la santé, selon leur nature et leur quantité, le degré d’exposition et la sensibilité des personnes exposées.
Le terme « moisissure » est une appellation commune pour désigner des champignons microscopiques qui se forment sur les aliments et les matériaux de construction. Ils se multiplient en émettant des spores dans l’air. Le diamètre des spores qui nous intéresse est d’environ cinq (5) micromètres et ceux-ci se retrouvent principalement dans l’air ambiant. Les particules de cette taille sont inhalables et par conséquent elles peuvent se déposer dans les alvéoles pulmonaires (pourraient occasionner des problèmes respiratoires).
Les moisissures peuvent causer des maladies de plusieurs façons par les toxines qu’elles produisent (mycotoxines), par les allergènes qu’ils peuvent constituer, par des constituants biologiquement actifs de leur paroi cellulaire c’est-à-dire des constituants de leur enveloppe qui peuvent provoquer de graves signes d'inconfort chez les occupants. Ces effets sont principalement d’ordre respiratoire (irritation et allergies) et immunologique. Les signes les plus communs de la présence de contaminants à l’intérieur de la maison se manifestent par l’apparition récurrente des symptômes suivants : irritation du nez, de la gorge et des yeux, maux de tête, nausées, déficiences du système immunitaire, fatigue, écoulement nasal, éternuements, difficulté respiratoire, douleurs thoraciques, toux, sinusite, rhinites, alvéolites, bronchites, asthme, pneumonies, otites, lésions, allergies cutanées, irritation de la peau, dermite, fièvre ou frissons. Ces effets toxiques sont dus à diverses substances produites par les champignons : les propagules ou spores servant à la reproduction du champignon, les mycotoxines ou substances chimiques associées aux spores ou vapeurs détectées à leur odeur caractéristique de moisis.
Soulignons qu'il demeure difficile d'associer directement des symptômes ressentis par les occupants d'un bâtiment à un profil fongique révélé par les résultats d’analyse en laboratoire. Il est plus judicieux d’avoir l’avis d’un médecin à ce sujet. De plus, ces résultats ne peuvent être utilisés seuls pour déclarer une piètre qualité de l’air intérieur. Ils doivent être combinés aux observations in situ, et leur interprétation dépend de la précision des analyses conduites. Néanmoins, aucune contamination fongique ni accumulation d’eau la favorisant ne devrait être tolérée en milieu intérieur. En milieu intérieur, le principal élément déterminant la prolifération fongique est l’eau (infiltration, condensation, climat humide d'une plantation intérieure, etc.). Sans elle, il n’y a pas de croissance de moisissures possible. L’activité en eau (ou humidité) est donc l'élément le plus important à surveiller pour éviter une contamination.